L'histoire du canton du Tessin

Entrée dans la Confédération

19 février 1803


Langue officiel

Italien


Superficie

2 812,2 km2


Le canton des Lépontiens

Durant l'Antiquité, le canton était le foyer des mystérieux Lépontiens, une peuplade indo-européenne aux origines probablement celtiques. La zone, tardivement annexée par Rome, devint le théâtre de batailles épiques. Hannibal, stratège légendaire, y remporta l'une de ses premières victoires cruciales contre les Romains. La plaine du Tessin devint le champ de bataille où les destins se croisèrent, marquant l'histoire de la région. Ces récits d'une époque lointaine révèlent les fondements de la culture et de la résilience des habitants du canton, où les échos des batailles antiques résonnent encore aujourd'hui.

Entre guerre et annexion

Pendant le Moyen Âge, le territoire actuel du canton était soumis à l'autorité de Côme et du duché de Milan. Cependant, la destinée de la région bascula lors des guerres menées par le canton suisse d'Uri, marquées par des affrontements tels que la bataille de Giornico. L'impulsion s'étendit à l'échelle de la Confédération suisse en 1512, résultant en l'annexion de la haute vallée du Tessin. Du massif du Saint-Gothard à Biasca, cette région fut incorporée au canton d'Uri, tandis que le reste du territoire bénéficia d'une gestion collective, dessinant ainsi les contours mouvementés de l'histoire du canton.

L'ère de la diversité juridique

Entre 1512 et 1798, le territoire du canton actuel du Tessin était fragmenté entre diverses autorités suisses. Les quatre communs bailliages du Val Maggia, Locarno, Lugano et Mendrisio étaient la propriété de multiples cantons tels que Zurich, Berne, Lucerne, Uri, Schwytz, Unterwald, Glaris, Zoug, Fribourg, Soleure, Bâle et Schaffhouse. De même, les bailliages communs de Bellinzone, Blenio et la Riviera appartenaient à Uri, Schwytz et Nidwald, tandis que la Léventine était sous le contrôle exclusif d'Uri. Cette période témoigne de la complexité de la gouvernance, où la diversité juridique façonnait le paysage politique du Tessin.

La naissance des cantons

La Constitution de la République helvétique du 12 avril 1798 trancha la destinée du Tessin en créant deux nouveaux cantons. Le Canton de Bellinzone, englobant les quatre bailliages italiens supérieurs - le Val Lépontin, Blenio, la Riviera et Bellinzone lui-même. De manière similaire, le Canton de Lugano fut formé, regroupant les quatre bailliages italiens inférieurs - Lugano, Mendrisio, Locarno et le Val Maggia. Cette étape constitutionnelle fut cruciale dans l'établissement de la structure politique du Tessin moderne, marquant le début d'une ère nouvelle au cœur de la République helvétique.

La création du canton définitif

Le 19 février 1803, le canton du Tessin naît de l'union des cantons distincts de Lugano et Bellinzone. Une rivalité éclate entre les principales villes, Lugano, Bellinzone et Locarno, pour obtenir le statut de capitale. Cependant, en 1878, un décret met fin aux débats en établissant de manière définitive Bellinzone comme le siège des institutions. La première constitution tessinoise remonte à 1830, mais au fil des années, elle a été modernisée de manière significative, témoignant de l'évolution politique et institutionnelle constante du canton.

Le Tessin sous les eaux

Entre le 27 septembre et le 5 octobre 1868, le canton du Tessin fut frappé par des inondations dévastatrices. Le lac Majeur atteignit un record de 199,98 mètres, sept mètres au-dessus de sa moyenne actuelle. Le col du San Bernardino reçut 1 118 millimètres de pluie en huit jours, un autre record. Les cantons du Valais, Grisons, Uri et St-Gall furent également touchés. Des sols saturés après un septembre pluvieux firent monter les niveaux des lacs et des rivières. Face à l'ampleur, l'État fédéral intervint pour la première fois depuis sa création, marquant un tournant dans la gestion des catastrophes naturelles.

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