Les entrées des cantons dans la Confédération
Alliance des 3 contrées d'origines de la Suisse, Uri, Schwytz et Unterwald.
La riche histoire de Neuchâtel remonte au paléolithique moyen, où les néandertaliens occupaient les grottes de Cotencher et des Plaints. Entre -3800 et -3500, les terres neuchâteloises étaient le berceau de la civilisation de Cortaillod. Les habitants érigeaient des villages, cultivaient des céréales et créaient des poteries. L'épopée archéologique atteint son apogée lors de la correction des eaux du Jura (1868-1878). Les découvertes exceptionnelles à La Tène, datant du second âge du fer (-500 à -50), révèlent un péage vital sur la route entre le Rhône et le Rhin. Ces vestiges témoignent de Neuchâtel comme un carrefour majeur de l'histoire préhistorique suisse.
Jusqu'à l'an mil, les archives historiques sur la région sont rares. En 998, les moines de Cluny établissent le prieuré de Bevaix, marquant un jalon dans l'histoire locale. Cette période voit également la naissance de la ville de Neuchâtel. En 1011, le nom de Neuchâtel apparaît officiellement dans un acte de donation de Rodolphe III de Bourgogne à sa femme Irmengarde. Le territoire cantonal devient successivement vassal des Bourguignons, partage des liens avec les cantons alémaniques, et subit l'influence du Saint-Empire romain germanique. Ces événements sculptent l'identité complexe et fascinante de Neuchâtel au cours de son premier millénaire.
En 1529, Guillaume Farel imprime sa marque sur Neuchâtel en introduisant la Réforme protestante dans le canton. Lors de la révocation de l'édit de Nantes, les huguenots affluent, transformant le paysage socioreligieux de Neuchâtel. Le haut du canton connaît alors une croissance démographique significative. Les souverains de l'époque, notamment Henri II des Orléans-Longueville, portent une attention particulière à cette région. Ainsi, l'influence de la Réforme et l'arrivée des huguenots marquent une période cruciale de l'histoire de Neuchâtel, façonnant son identité sous le regard bienveillant des Orléans-Longueville.
En 1707, avec le décès de Marie de Nemours, les Neuchâtelois font un choix stratégique en élisant le roi de Prusse comme suzerain. L'éloignement géographique offre une quiétude bienvenue. Cependant, en 1806, Napoléon modifie le cours de l'histoire en acquérant Neuchâtel dans un échange avec le roi de Prusse. La principauté échoit finalement au maréchal Louis-Alexandre Berthier. Ces bouleversements témoignent des fluctuations de la souveraineté neuchâteloise, oscillant entre la Prusse et Napoléon, laissant une empreinte singulière dans l'histoire tumultueuse de la région.
En 1814, le roi de Prusse rétablit son autorité sur la principauté. Le 19 mai 1815, Neuchâtel intègre officiellement la Confédération suisse, aux côtés de Genève, avec une égalité de droits. Pendant un siècle, le futur canton prospère économiquement, grâce à l'essor de l'horlogerie et à l'émergence de manufactures textiles produisant les célèbres indiennes. La Société typographique de Neuchâtel publie une multitude de livres interdits en France, insufflant à la région un héritage culturel et intellectuel unique, marquant ainsi une période de croissance et de diversification remarquable.
Le 12 septembre 1814, la Diète fédérale, réunie à Zurich, accueille la principauté de Neuchâtel comme le 21e canton de la Confédération suisse. Le roi de Prusse est officiellement reconnu en tant que prince de Neuchâtel. La signature ultérieure de l'acte de réunion, le 19 mai 1815, et celle du Pacte fédéral le 7 août 1815, consacrent définitivement cette union. Dans la tradition, le canton de Neuchâtel commémore son adhésion le 12 septembre 1814, marquant en 2014 le bicentenaire de cet événement historique majeur dans son intégration au sein de la Confédération suisse.
L'adhésion de Neuchâtel comme Principauté et canton en 1814 sous la suzeraineté du roi de Prusse implique des nuances délicates. Les dirigeants, gouverneur et chefs de l'armée, sont désignés par le roi de Prusse, instaurant une influence directe. Militairement, la Suisse assure la défense, mais Neuchâtel doit répondre à ses demandes de contingents. Les échanges commerciaux sont assujettis aux règles suisses, incluant taxes et douanes. Malgré son intégration à la Confédération, le canton demeure astreint au paiement d'impôts au roi de Prusse, révélant les subtilités d'une alliance complexe.
Le 1er mars 1848 marque la révolution qui transforme Neuchâtel, abandonnant son statut de principauté pour celui de république, s'intégrant ainsi pleinement à la Suisse moderne. Ce bouleversement rompt les liens avec la monarchie prussienne. Bien que la Prusse ne manifeste pas d'opposition officielle, le traité de 1814, qui établissait la suzeraineté prussienne, demeure en vigueur. La transition de Neuchâtel de la principauté à la république témoigne d'une étape cruciale dans son histoire, symbolisant son engagement envers les idéaux de la Suisse moderne.
En 1856, l'affaire de Neuchâtel ébranle la région lors d'une tentative monarchiste de coup d'État. Le roi de Prusse menace d'intervenir militairement, déclenchant l'arrestation des putschistes. Menés par Napoléon III, les dirigeants européens réussissent une médiation cruciale, retirant tout droit du roi de Prusse sur Neuchâtel. La menace de troupes prussiennes traversant le Rhin est écartée, et la Suisse obtient définitivement son statut de pays neutre. Ce tournant historique marque la victoire de Neuchâtel vers son indépendance et consolide la neutralité suisse.
Depuis la proclamation de la république le 2 mars 1848, Neuchâtel s'inscrit harmonieusement dans l'histoire suisse, à l'exception de l'incident neuchâtelois. Le nouveau canton s'intègre pleinement à l'État fédéral, célébrant cette union avec éclat lors du Tir fédéral de 1863 à La Chaux-de-Fonds. Ainsi, l'histoire post-1848 de Neuchâtel se mêle étroitement à celle de la Suisse, illustrant une convergence pacifique et la fierté commune des Neuchâtelois dans leur appartenance à la Confédération helvétique.
Alliance des 3 contrées d'origines de la Suisse, Uri, Schwytz et Unterwald.
Texte d'origine en latin
Texte d'origine en allemand